Cup ou Culotte ?

Les filles, et si on parlait de nos règles ? Menstruations, ragnagnas, lunes, anglais, problème de filles, appelle-les comme tu veux, mais aime-les. Et j'aime plus que jamais la parole qui se libère joliment à ce sujet, ces échanges d'expériences, ces alternatives qui émergent et se démocratisent pour que ces quelques jours soient toujours plus doux.  🌙 💝

Mes règles, je ne les ai jamais traitées en tabou. J'aime mes règles. Je les accueille chaque mois comme un signe de bonne santé, je sais qu'elles vont me purger du mois écoulé. Elles me feront certes mal au ventre, aux seins, un bouton par-ci par-là, demanderont plus de logistique en voyage, mais cela n'enlèvera jamais rien à ma fierté d'être une Femme, de porter en moi et comme nous toutes ce Pouvoir sacré. Je n'ai pas honte de dire quand j'ai mes règles, et breaking news les gars, on se le dit toutes entre filles et vous êtes tout autant conviés à cet article.

 

Si je viens te parler de tout ça, c'est qu'en cette période de Confinement, cet article qui sommeillait dans mes brouillons m'a semblé opportun. A l'heure où il faut une attestation pour sortir faire ses courses de première nécessité, j'ai pensé à nous toutes qui devrons en plus accueillir la visite de Dame Nature. Chacune à notre manière nous vivons nos règles, avec chacune nos propres SPM, crampes, migraines, abondance de flux, durée et donc système de protection. Sur la liste des premières nécessités, rendez-vous au rayon hygiène féminine.

Ce qui suit n'est bien sur que le récit de ma propre expérience.

Ado j'utilisais des serviettes mais je détestais la sensation de n'être jamais vraiment au sec et l'épaisseur que cela faisait. J'étais vraiment indisposée, non pas par mon flux mais par le dispositif lui-même. Alors de ma propre initiative j'ai demandé à tester les tampons et je me suis sentie revivre. Cela a été ma protection de prédilection jusqu'à il y a encore peu. Je m'estime chanceuse d'être épargnée par les maux dont j'ai vu souffrir nombre de mes copines - on ne parlait pas encore d'endométriose à l'époque. Chanceuse d'être née et d'avoir grandi dans un pays où l'accès aux protections hygiéniques est des plus faciles, où les informations à ce sujet circulent je pense plutôt bien, chanceuse d'en avoir toujours parlé avec mes parents, amies et amoureux le plus librement au monde. J'insiste : la curiosité, le dialogue, la communication sont primordiaux. Les barrières de la timidité, de la honte et de l'appréhension tombent vite quand on se rend compte que nous ne sommes pas des cas isolés, mais au contraire une communauté de femmes avec des problématiques, interrogations et expériences convergentes et complémentaires pour ne pas dire semblables.

SANTÉ, ÉCOLOGIE , ÉCONOMIE

Et puis j'ai décidé d'arrêter l'usage des tampons il y a maintenant un peu plus d' 1 an. Non pas que ceux-ci ne me correspondaient plus, mais par conscience écologique, sanitaire et économique. En plus d'occasionner un nombre insensé de déchets : la protection - tampon, serviette - mais aussi son emballage individuel, la boîte, la notice, et dans certains cas l'applicateur. Sachant que par sécurité il nous arrive d'assurer notre tampon par un protège slip en supplément. Oui on parle de recycler, mais n'oublions jamais que le meilleur déchet est celui que nous ne produisons pas ! Et ce coton d'un blanc parfait n'est en rien sa couleur naturelle qui est en fait marronée et donc moins attrayante quand il est question d'hygiène... Il en passe par un traitement chimique qui s'avère toxique pour notre corps. Une info qui m'a radicalement passé l'envie de les utiliser, pas toi ?
J'en rajoute une couche ? L'aspect financier. On estime à 2220 jours de règles dans la vie d'une femme. Convertis en 5 à 6 protections par jour, soit environ 360 à usage unique évidemment, par an. En Euros ça se chiffre vite (et n'oublions pas le coût de traitement de ces déchets). Alors s'il existe des alternatives, donnons-leur une chance.

Riche de cette prise de conscience et de ces informations, je n'avais pas envie de poursuivre "bêtement" ma routine par facilité et habitude. J'étais intriguée par ces Cups menstruelles qui commençaient à se démocratiser de plus en plus sur le marché français. Au début j'ai trouvé ce procédé assez bizarre et surprenant, terrifiée par l'idée de m'insérer un réceptacle aussi gros, peur de ne pas parvenir à le retirer, qu'il monte trop loin, le terme "ventouse" m'impressionnant. J'ai continué à m'informer, beaucoup échangé avec mes copines, agréablement surprise d'apprendre que 2 d'entre elles l'utilisaient déjà. Leurs conseils et retours d'expérience ont été d'une aide inestimable, d'un point de vue pratique mais aussi pour me rassurer et m'encourager à essayer. J'en ai aussi beaucoup parlé à mon amoureux, pour qu'il me soutienne mais aussi qu'il soit au fait du corps féminin et de ce que nous vivons chaque mois, c'est un sujet qui d'ailleurs l’intéresse beaucoup et considère avec respect. C'est même lui qui m'a poussée à ENFIN acheter ma Cup à force de tourner devant en rayon, guidée par une professionnelle pour mon choix. C'est comme une serviette ou un tampon, il en existe de plusieurs marques et tailles adaptées au flux, selon notre mode de contraception, si l'on a déjà eu des enfants, n'hésitez pas à demander aide et conseil en pharmacie, c'est leur métier.

J'ai pour ma part été orientée vers la marque Liberty Cup, consciente qu'il me faudrait peut-être devoir en essayer plusieurs avant de trouver celle qui serait en adéquation avec mon corps et mes besoins. Une fois encore je reconnais ma chance que cette Cup m'ait correspondu du premier coup - si ça n'avait pas été le cas, je ne me serais pas découragée, c'est comme la coupe d'un jean, il ne peut pas tomber parfaitement à toutes les morphologies.
Hypoallergénique et en silicone médical, une Cup se change toutes les 6 à 8h max, attention celle-ci est autant concernée que le tampon par le danger du choc toxique car le sang stagne, vigilance donc.
Pour la retirer, il suffit simplement de la pincer pour annuler l'effet ventouse et ça n'est absolument pas douloureux. En cas de stress, la bonne vieille technique accroupie, souffler pour se détendre et pousser sur ses muscles du bas^^
Je la rince à l'eau froide et la nettoie au savon doux à l'eau chaude entre chaque utilisation ou avec les moyens du bord quand je ne suis pas chez moi. Astuce : avoir une petite gourde d'eau dans son sac peut s'avérer utile.
A la fin de chaque cycle, je la plonge dans un bol dédié rempli d'eau bouillante afin de la stériliser pour le mois prochain. Vous trouverez également des comprimés pour son entretien en pharmacie, personnellement je n'en utilise pas.
J'ai bien sur connu des mésaventures au début, il m'arrive encore d'être maladroite quand je la manipule. Mais bon sang oui, qu'est-ce que ça change la vie !! Quelle tranquillité d'esprit que de ne plus courir après le nombre adéquat de tampons ! Je la retrouve chaque mois telle une amie à la rescousse, et avec un bon entretien, cette Cup m'accompagnera pour 10 années !! 3600 tampons vs 1 Cup à 18€, je te laisse juger par toi-même.

Je me suis également intéressée à la technologie de cette culotte capable d'absorber nos règles 12h d'affilé. Oui oui c'est assez fou ! J'ai jeté mon dévolu sur la marque Réjeanne, pour d'abord complémenter ma Cup en cas de fuite car les accidents ça arrive n'est-ce pas, et ainsi tirer un trait sur les protections jetables. Les culottes périodiques Réjeanne sont donc fabriquées en France et certifiées Oeko-tex 100. Même jolie éthique chez Fempo, Her Loop, Smoon pour celles que cela aiderai dans leurs recherches.
On les rince d'abord à la main à l'eau froide pour retirer le gros des règles, puis on termine soit à la main avec un pain de savon à l'eau chaude, ou bien en machine cycle délicat afin de ne pas agresser les fibres du tissu, et sèchent à l'air libre. Ce qui me bluffe, c'est leur capacité à nous garder au sec et à l'abri des odeurs sans aucun produit chimique. Il est idéal de posséder 2 à 3 de ces culottes, mon prochain achat sera volontiers leur modèle noir à plumetis, qui a dit que l'on ne pouvait pas rester sexy ?
J'ai pour le moment fait le choix de conserver ma Cup car j'ai encore du mal avec cette sensation d'écoulement et je porte ma culotte en supplément les jours de flux abondants car cela me sécurise.

Écologique, économique - certes entre 39 et 49 € la culotte, mais vous l'aurez pour 5 ans, elle n'a pas peur des taches et l'investissent est encore une fois vite amorti - canon et féminine, la culotte a tout pour plaire à celles qui favorisent une protection externe.

Dans une gamme de prix plus doux - 15 € - et tout aussi écologique, notez qu'il existe également des serviettes hygiéniques en coton bio et lavables qui s'attachent par boutons pression à nos culottes tradi mais je n'ai pas encore essayé pour vous en parler en connaissance de cause. Cependant je projette de m'en offrir une dans la même optique de m'assurer une protection de sécurité. Elles sont elles aussi tellement choux avec tous ces motifs qu'il serait bien dommage de les bouder ! Dans mes recherches j'ai retenu la marque Dans ma Culotte qui en propose des vraiment canons - et d'ailleurs aussi des cups et culottes - c'est sur ma liste de commande post-confinement.

J'avais cette ébauche d'article en sommeil sur mon Blog, le Confinement m'aura permis de reprendre l'écriture et la disposition mentale pour partager sur ce qui me passionne. J'en reviens à cette histoire de courses de première nécessité. Par ma prise de conscience "fraichement vieille" d'un an, je me félicite aujourd'hui du chemin que j'ai intimement parcouru. J'ai pu avoir mes règles confinée chez moi sans m'angoisser de savoir si j'allais avoir suffisamment de tampons et protèges slip grâce à ma Cup et ma culotte, un soucis de moins en tête, en cette période cela n'a pas de prix. J'espère que cet article élargira l'horizon de mes lectrices qui se posent peut-être ces mêmes questions par lesquelles je suis passée. Qu'il rassurera, encouragera, éveillera. Si tu as des questions et même des conseils n'hésite pas à me faire signe. Prenez soin de vous !